Les bases de la photo

La photographie est un sujet vaste avec de nombreux aspects à maîtriser, ce qui peut intimider les débutants. Depuis ses débuts, le fonctionnement de la photographie est pratiquement resté le même : capturer la lumière afin de créer une image. Malgré l'évolution des appareils photo, ce principe demeure inchangé.

Pour simplifier l'apprentissage, nous vous présentons un article sur la base fondamentale de la photographie : le triangle d'exposition.

Tout repose sur un jeu de lumière ! Une photo est bien exposée, lorsqu’elle évite la sous-exposition et la surexposition. Pour parvenir à cette équilibre, l'appareil et le photographe utilisent le triangle d'exposition, composé de trois paramètres clés : l'ouverture, la vitesse et la sensibilité ISO.

Le triangle d'exposition

Explorons ces différents paramètres en détails et découvrons comment ils influencent l’exposition de vos photos.

L'ouverture

L’ouverture, correspond à la taille à lequel le diaphragme de l'objectif à travers laquelle la lumière passe pour atteindre le capteur de votre appareil. Elle est mesurée en "f-stops". Une petite valeur f-stop (comme f/2.8) signifie une grande ouverture, permettant à plus de lumière d'atteindre le capteur. Et inversement, une grande valeur f-stop (comme f/16) signifie une petite ouverture, laissant passer nettement moins de lumière.

Il faut voir ce fonctionnement mécanique comme l’iris d’un œil humain, ils fonctionnent tous deux de la même façon : plus le diaphragme est ouvert (ex : f/2.8) et plus une grande quantité de lumière va atteindre le capteur.

Photo prise à ouverture : f/22  

À gauche : Photo prise à ouverture f/22 ; À droite : photo prise à ouverture f/2,8 

Là où le choix de l’ouverture devient extrêmement important, c’est qu’il affecte également la profondeur de champ de l'image, c'est-à-dire la zone de netteté devant et derrière le sujet principal. C’est ce qui permet de créer l’effet nommé Bokeh et ainsi de dissocier son sujet de son arrière-plan. Plus l’ouverture sera grande (f/2.8 comme sur l’exemple) et plus ce qui entour le sujet derrière et devant seront flou.

Une faible profondeur de champ, grâce à une grande ouverture (f/2.8 par ex) est souvent utilisée pour mettre son sujet en valeur. Elle est donc souvent utilisée pour de la photo de portrait ou pour de la photo de produits par exemple.

L’intérêt ? Détacher le sujet de la photo d’un arrière plan peu intéressant ou fouillis, faire parler la photo en invitant le lecteur à se concentrer uniquement sur le sujet principal, ou encore créer un adoucissement du fond pour des effets lumineux créatifs ou unis.

Au contraire, une grande profondeur de champ, grâce à une faible ouverture (f/11 par ex), sera utilisée si vous préférez que tous les sujets, près ou lointains, soient nets sur la photo (souvent en photo de paysage ou d’architecture).

Sur son appareil photo nous pouvons modifier l’ouverture de notre objectif avec le mode de prise de vue (priorité ouverture : A ou AV) qui nous permet de laisser les 2 autres paramètres à l’appareil et de nous concentrer sur l’ouverture et la profondeur de champs. A pour Aperture (ouverture) en anglais.

La vitesse d’obturation

Ensuite, il nous faut connaître le second paramètre de ce triangle : la vitesse d'obturation, aussi appelée temps de pose ou temps d'exposition. Tous ces termes déterminent une seule chose : la durée pendant laquelle le capteur est exposé à la lumière, c'est ce qui va permettre de capter et de "graver" l'image lors de la prise de vue. La vitesse d'une prise de vue s'exprime en fractions de secondes (ex : 1/500e de sec, 1/4000e de sec...) ou carrément en secondes pour les poses longues (ex : 2 sec).

Ainsi, par temps très ensoleillé, la photo va demander peu de temps d'exposition pour être bien exposée et pourra être faite à main levée sans problème. Par contre, par faible luminosité, il est nécessaire d'avoir des temps de pose plus longs, le temps que le capteur s'imprègne de suffisamment de lumière pour donner une exposition correcte à la photo, ce qui demandera dans les conditions les plus difficiles l’aide d’un trépied pour ne pas avoir de flou de mouvement.

Il existe 2 types de flous  : Le flou de bougé qui apparait sur la photo lorsque le photographe bouge pendant la prise de vue et que la vitesse est trop lente (1/40 de seconde par exemple) et le flou de mouvement où cette fois c’est le sujet qui se déplace plus vite que la vitesse d’obturation de votre boitier.

Le mode priorité vitesse se trouve sur les molettes avec les symboles S ou Tv. S pour Speed (Vitesse en anglais). Il vous permet de réaliser des effets très simples du type :

  • Figer le mouvement : on choisit une vitesse rapide, c’est-à-dire 1/1000e ou plus. Votre image sera nette comme si on arrêtait brutalement le temps.

 

Photo prise à 1/2000e sec et à 1 sec.

  • Au contraire, il y a l’effet de filé : on choisit une vitesse lente, par exemple 2 secondes, et les objets en mouvement apparaitront flous. Pour cet effet, il est important de rester parfaitement stable et d’utiliser un trépied.

  

Photo prise à 2 sec. et à 1/30e sec.

Pour cette effet vous avez également la possibilité de faire une photo avec un flou filé ! Différent du flou Bokeh, le flou filé permet de donner une sensation de vitesse à son sujet et est particulièrement efficace pour tous ce qui est photo d’automobile par exemple.

Pour cette effet il vous suffit de régler une vitesse basse (partez de préférence sur le mode Priorité vitesse : S ou Tv), puis visez un sujet en mouvement et enfin suivez le lors du déclenchement de votre photo. (Un monopode ou un trépied peuvent être utilisés car il faut une bonne stabilité horizontale afin d’avoir une photo nette.)

Il faut noter que plus la vitesse sera basse par rapport au déplacement du sujet plus l’effet de filé sera prononcé, cependant cela sera de plus en plus dur d’avoir une photo bien nette.

Exemple de photo filé avec une voiture.

Il est donc important d’adapter sa vitesse par rapport au sujet que l’on photographie. Plus ce dernier est rapide et plus il faudra régler son appareil avec une vitesse élevée !

Voici quelques exemple de cas les plus communs ;

  • Sport : à partir de 1/1000s et plus
  • Enfant : à partir de 1/250s et plus
  • Portrait : à partir de 1/125s et plus
  • Paysage (sans trépied) : à partir de 1/60s et plus, sinon flou de bougé

La sensibilité ISO

Et enfin pour compléter le triangle, la sensibilité ISO c’est ce qui mesure la sensibilité du capteur à la lumière. Un faible ISO (comme 100) est idéal dans des conditions lumineuses, car il produit des images avec peu voir pas de bruit numérique. Un ISO élevé (comme 3200) est utile dans des conditions de faible luminosité, mais il peut introduire du bruit dans l'image. Plus on augmente en sensibilité ISO et plus ce défauts va apparaitre sur les photos. Trouver le bon équilibre entre ISO, ouverture et vitesse d'obturation est clé pour obtenir une exposition correcte. 

 

La sensibilité ISO peut être comparée à la sensibilité d’un microphone. Plus elle est augmentée et plus le micro va capter les sons environnants, les parasites et le bruit audio. Pour les ISO c’est à peut près la même chose. Plus la sensibilité va être augmentée, plus elle va capter de lumière, mais plus cela va générer du bruit numérique.

Vitesse, Ouverture et Sensibilité ISO : le réglage de l’un entraîne la modification du réglage de l’autre

Simplifions l’explication en laissant de côté la sensibilité ISO qui peut être gérée en automatique par l’appareil. Nous avons vu que la quantité de lumière qui rentre dans l’objectif dépend de la vitesse utilisée mais aussi de l’ouverture choisie. Ainsi, pour une exposition parfaite, on ne peut pas modifier la vitesse sans modifier l’ouverture et vice-versa. Une même prise de vue peut être aussi bien exposée avec un couple 1/250è + f/11 qu’avec un couple 1/1000è + f/2.8, mais le rendu des deux clichés sera totalement différent… Vous choisissez donc à chaque exposition le meilleur compromis selon les effets que vous voulez obtenir.

Maîtriser le triangle d'exposition est essentiel pour tout photographe, débutant ou expérimenté. Il permet de contrôler l'exposition et de créer des effets visuels qui améliorent la qualité de vos photos. Entraînez-vous à ajuster ces paramètres et à observer comment ils influencent vos images. Avec le temps, vous développerez un œil pour ce qui fonctionne le mieux dans différentes situations. La photographie est à la fois une science et un art, et comprendre ses bases vous ouvrira un monde de créativité et d'expression personnelle.

Pour vous garantir un choix parfait sans prendre de risque mais en vous faisant plaisir sur les réglages, nous vous conseillons d’utiliser le mode P sur la molette de votre appareil photo. Il vous permettra de faire varier le couple ouverture/vitesse de manière automatique et le choisir sans risque de surexposer ou sous-exposer une photo.

Le mémo pratique :

  • Optique : plus vous choisirez une optique capable d’avoir une grande ouverture (f/1.2 par exemple), plus prononcé sera votre effet de profondeur de champ. Une optique permettant une grande ouverture est si lumineuse qu’elle demande une construction plus complexe et onéreuse. Ainsi, vous verrez que plus une optique permet une belle ouverture, plus son prix grimpera.
  • Capteur : attention, un autre élément vient influencer l’effet de profondeur de champ : la taille du capteur de votre appareil photo. Plus vous utilisez un grand capteur, mieux il captera la lumière, mais surtout plus le bokeh sera accentué à ouverture équivalente.
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